Le Cameroun se présente généralement au niveau national et international comme un Etat de droit. Cette volonté est manifeste dès le préambule de sa constitution qui fait expressément mention de trois instruments internationaux de référence que sont : la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Charte des Nations Unies et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Le pays est partie à un nombre important d’instruments internationaux et régionaux des droits de l’homme.
En décembre 1998, lors du 50ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté à l’unanimité la « Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus », également connu sous le nom de « Déclaration de l’ONU sur les défenseurs ».
Cet instrument constitue aujourd’hui le document de référence de tous les mécanismes internationaux et régionaux en matière de promotion et de protection des défenseurs des droits de l’Homme.
Au Cameroun, il est fréquent de rencontrer des cas de menaces et de violation des droits des défenseurs des droits de l’homme tant des OSC que de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés, au cours de leur mission d’accompagnement des victimes des violations des droits de l’homme ou leurs ayant droits.
Ces cas de figure démontrent une appropriation insuffisante de la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus qui affirme : « Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international. […] D’étudier, discuter, apprécier et évaluer le respect, tant en droit qu’en pratique, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales et, par ces moyens et autres moyens appropriés, d’appeler l’attention du public sur la question.»
Mis en relief par les OSC au terme de l’Atelier de renforcement des capacités des membres d’Organisations de la société civile (OSC) sur l’utilisation des voies de recours régionaux et internationaux en cas de violation des droits de l’homme tenu le 23 octobre 2013 au Centre des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et la Démocratie en Afrique Centrale (CNUDHD-AC), ce constat a suscité une réflexion qui a abouti au choix d’une activité de suivi.
Celle – ci a été confiée au Réseau Camerounais des Organisations des Droits de l’Homme (RECODH) qui a un une cellule de protection embryonnaire basée sur un mécanisme d’alerte, qui sera complété par le dialogue concerté pour impliquer d’autres acteurs et l’élaboration d’un Manuel de procédures pour les acteurs de la chaîne d’intervention.